Lu pour vous sur le site ‘Journée Mondiale’, le 21 mai 2024
Il est là, ce chiffre tant attendu sur votre prise de sang. Votre taux de sucre à jeun, érigé en juge suprême de votre santé métabolique par la médecine moderne. Sauf que… pris isolément, il ne vous dit pas grand chose ! Explications.
La glycémie, miroir de vos excès de la veille?
Imaginez : au réveil, fier comme un paon, vous constatez une glycémie à 0,80 g/L. Tout va bien, vous êtes dans les clous ! Sauf que la veille, vous vous êtes fait un petit resto bien arrosé, avec moult féculents et douceurs en dessert. Résultat des courses, votre taux de sucre sanguin a fait les montagnes russes pendant la nuit pour éliminer ces excès.
A contrario, au lendemain d'une journée sans trop d'écarts, vous pourriez voir un 0,95 g/L. Et vous inquiéter pour rien ! Ce chiffre isolé ne reflète pas du tout la régularité (ou non) de votre glycémie sur 24h. Il n'a de sens qu'en le comparant aux valeurs d'après repas. Si elles reviennent vite à la normale, tout va bien. D'où l'intérêt de faire aussi des tests 1h et 2h après manger.
L'hémoglobine glyquée, un allié de taille
Pour voir vraiment clair, rien ne vaut l'hémoglobine glyquée (HbA1c). Cette protéine "sucrée" vous donne une moyenne fiable de vos glycémies sur les 3 derniers mois. Indispensable pour détecter une résistance à l'insuline, souvent invisible au stade de la glycémie à jeun.
Car oui, c'est bien l'insuline la clé du problème ! Cette hormone permet aux cellules d'absorber le sucre sanguin. Quand elle dysfonctionne, votre taux de glucose peut rester normal pendant un moment, alors que l'insuline, elle, grimpe en flèche pour compenser. Un cercle vicieux inflammatoire qui épuise peu à peu votre pancréas. D'où l'importance de surveiller aussi son insulinémie !
Et en régime cétogène, on fait comment?
C'est là que le bât blesse. En mangeant gras et peu de glucides, votre glycémie à jeun peut être un peu plus haute. Normal, votre corps s'est habitué à carburer aux lipides et aux cétones (ces déchets du métabolisme des graisses). Mais ça ne veut pas dire que votre régime fonctionne mal, au contraire !
Le plus fiable est de corréler cette fameuse glycémie à votre taux de cétones dans le sang (cétonémie). Si vous êtes bien au-dessus de 0,5 mmol/L, tout baigne ! Vous êtes en cétose nutritionnelle, donc en train de brûler votre gras. Même avec 0,95 g/L de glucose le matin. L'un n'empêche pas l'autre !
Des réponses à vos questions sur la glycémie et le cétogène
Quel est le taux de cétones idéal à viser ?
Cela dépend de vos objectifs ! Minceur, performances mentales, gestion de maladies chroniques… En général, une cétonémie entre 0,5 et 3 mmol/L signe une cétose efficace. Au-delà de 5 mmol/L, on entre dans la cétose thérapeutique, à ne pas faire sans avis médical.
Pourquoi ma cétonémie reste basse malgré une glycémie correcte ?
Deux pistes à creuser : soit vous consommez encore trop de glucides (plus de 30-50g/jour), soit trop de protéines. Celles-ci peuvent se transformer en glucose via la néoglucogenèse. Solution : augmentez les lipides, baissez les protéines. Et soyez patient, la cétoadaptation prend du temps !
Dois-je m'inquiéter si ma glycémie du réveil ne descend pas ?
Pas forcément ! Si elle tourne autour de 0,90-1 g/L mais qu'en parallèle, vous avez plus de 0,5 mmol/L de cétones, c'est bon signe. Votre foie a juste appris à libérer du glucose la nuit pour nourrir vos organes "glucodépendants", sans empêcher la cétogenèse pour autant. Un bel équilibre à cultiver !
J'ai une bonne cétonémie mais je stagne, pourquoi ?
Méfiez-vous des excès de gras, surtout saturés ! Beurre, crème, laitages, fromages… Si vous en consommez trop, votre corps va les stocker au lieu de puiser dans vos réserves adipeuses. Recentrez-vous sur les acides gras insaturés (poisson, avocat, olive…) et les portions raisonnables. Une cuillère à soupe d'huile de coco suffit !